Les travaux de recherche & développement menés sur l’érosion interne ont permis de réaliser une expertise innovante sur le plus grand barrage du Cameroun mis en eau en 2016 : le barrage de Lom Pangar, haut de 57 m et stockant 6 milliards de m3 d’eau pour l’hydroélectricité. Le groupement Coyne & Bellier1/ISL Ingénierie avait mandaté INRAE en 2014 pour réaliser des essais de laboratoire sur le sol de fondation du barrage afin d’apporter des éléments permettant de qualifier le risque d’érosion interne. Plus de 30 essais HET (Hole Erosion Test) ont été réalisés à Aix-en-Provence sur des matériaux prélevés au Cameroun au cours de la campagne de reconnaissances géotechniques d’avril 2014. Des procédures spécifiques ont été déployées pour réaliser des essais sur échantillons intacts, et pour intégrer les effets de la construction du barrage (augmentation de la densité) et du remplissage de la retenue (saturation). Les résultats obtenus ont alors permis de quantifier l’influence des paramètres importants sur l’érodabilité : la densité du sol sec, la teneur en eau et surtout la fraction de fines argileuse, permettant de distinguer les silts (gneiss altérés) et les argiles latéritiques. Ces résultats ont ensuite été utilisés pour le diagnostic du risque d’érosion interne de la fondation. Il s’agirait de la première analyse de ce niveau déployée sur le sol de fondation d’un grand barrage avant sa construction.

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